Ecrits
Chère conscience raisonnable,
Permet l’éloignement,
De cette femme qui m’anéantirait,
Si mon cœur je lui donnais.
Si amour réciproque apparaît,
Tel Icar je m’envolerai
Du feu me rapprocherai,
Me Brulerai, tomberai, noierai.
Après tous ces innombrables torrents,
Ce goût, à la fois salé et amer m’accable.
Loin de cette affliction
Je bois les eaux du Léthé.
M’arrache cette passion,
Et me rends ma liberté.
Telle une ronce il se déchire à l’ennuie,
Les yeux brulés par la fumée,
La gorge sèche,
La poitrine écrasée…
Un homme en calèche
Des chevaux apeurés.
Hennissement effroyable réveillant les morts,
Femmes et hommes prêts pour le corps à corps…
C’est une nuit agitée,
Un voile rouge apparaît,
Côtes fêlées, cœurs brisés ;
S’en suit une danse macabre de Maccabées,
Des voix enchanteresses s’élèvent et la prient,
Elle est ronde et remplie d’énergie,
Fait ressortir notre vitalité,
Prononciation de quelques runes,
Afin de remercier la pleine lune.
Le regard à la fois vide et perdu, la mâchoire contractée et les cheveux fouettant son visage rougeâtre à cause du froid qui l’entoure. Elle est vêtue légèrement, chaussures massives aux pieds et veste tombante. Elle dégage une assurance, un certain charisme chaud.
Vide :
Longue lune fine et légèrement rose.
Quelques douces rides. Sourire en coin.
Un éclat naissant.
Un peu de rouge, un soupçon de bleu et du jaune. Parfois du vert, mais c’est rare…
Si oui, c’est que cela tire vers le morbide…
Mais, par-dessus tout, des nuances et du noir.
Suivre une courbe, jouer, se concentrer et être apaisée.
Voilà l’activité qui occupe mon esprit lors de mes voyages au sein des transports en commun, lorsque je me sens vide. Quand mes pensées ou émotions me submergent tellement, que j’en arrive à ne plus penser et ne voir presque que du pourpre.
Alors ce jeu me vient. Automatisme.
C’est l’histoire d’une petite fille qui marche. Elle ne fait que ça.
Ses petits pieds se déchirent sous cette interminable action.
Son visage est abimé par son expression de détermination.
Elle est seule, ne voit personne autour d’elle. Sa tête est vide.
Elle ne sait où elle va. Elle suit ses mouvements, passivement.
Le temps passe, elle est toujours là. Tourne dans ma tête.
Monopolise mon attention. Tout est vide.
Marche, marche, marche, marche cyclique.
Elle prend de l’âge mais reste enfant. Petit corps, visage dur.
Ressenti de fatigue pourtant elle ne comprend ce mouvement continu.
Plus de force ; de la douleur mais sa froideur l’empêche de se stopper.
Impossible envie. Une petite étoile éteinte. Elle existe mais on ne la voit plus.
Elle a existé. Cette petite fille est maintenant, et depuis le départ de sa marche, morte. Elle a en réalité disparue depuis le début.
Percevable mais inexistante.
Plus de sens.
La peur d’une jeunesse déjà flétrit
La joie d’un amour grandissant
L’espoir d’une durée infinie
L’idée d’un enterrement qui débouche sur un commencement
Une chaleur étouffante mais nécessaire
Une passion exacerbée.
Souffrance et maladie
Romantisme pur
Un esprit qui se perd
Des pensées qui s’oublient
Une bouche qui s’essouffle de quelques vers
Un cœur attendrit
J’ai trouvé mon miroir
J’y fait naître un reflet fracassant
Réalité qui apparaît comme un flou continu
Une fenêtre noire
Une nouvelle entrée
Menant à l’essoufflement
Inspiration
Expiration
Création d’un vent
Des paroles
Elles s’envolent
Transperce mon miroir,
Fais de moi ta psyché
Et Offre toi la beauté
Ta fascinante liberté.
Triste ? peut-on réellement dire qu’elle l’était si lui ne le fut pas ?
Torturé et tiraillé, oui, mais triste ? non.
Du bonheur il a eu.
Des malheurs aussi, certes, mais cela suffit-il ?
Voici sa vie, enfin, une partie.
Commençons par sa mort.
Une flaque reflète la lune,
Autour, des taches brunes.
Un homme,
Il est recourbé et épuisé.
La nuit l’éclaire et l’assomme,
Son regard est vide.
Ombre inhumaine et difforme,
Une cadence peu conforme.
Silence de la rue,
Il tremble et vacille,
Un chant s’élève,
A peine perceptible,
Il y contribue.
Un morceau de chaire,
Un tas à terre,
Une chose recroquevillée,
Un reste oublié.
Comment est-il arrivé ici ?
Pourquoi cette nuit ?
A-t-elle une particularité ?
A part son existence unique ?
Une unique clarté.
Ses pas n’étaient pas spécialement lourds, mais sa démarche était pourtant lente.
Un manteau noir qui tombait derrière les genoux.
D’immenses poches qui cachent ses mains tremblantes, dans l’une desquelles un papier y est froissé.
Qu’y avait-il- d’écris ?
« Je sens quelque chose... seul je perçois là pourtant une présence. Serait-ce simplement le vent qui s’engouffre dans la cheminée ? Non. C’est autre chose. Un chat peut être ? Ou n’importe quelle autre animal, un rat, une fouine ? Toujours pas.
Je prends une grande inspiration ; là, un frisson parcourt l’entièreté de mon corps. Je me sens mis à nu. Ma peau n’est plus qu’une pâle enveloppe qui tend à se déchirer à tout moment. On vient de me dépouiller .... Comme si je ne m’appartenais plus.
Je n’arrive plus à réfléchir, je ne me contrôle plus. Je me parle à moi même sans comprendre ce que je dis. J’ai l’impression, non, je suis, seule face à un invisible, un indomptable. Je suis perdue dans la noirceur de ma pensé qui m’empêche de m’exprimer. Je la sens qui prend le contrôle, qui me déshabille du regard. On me tire dans les profondeurs, je vois à présent comme un gouffre dans lequel je tombe. Celui-ci m’amène vers l’éternel noirceur.
Je crois que j’ai peur. Mais j’aime aussi ce vide incommensurable. Cette complexité qui m’échappe. Cette perte de control.
Non, je n’aime pas, je suis fascinée…
En pleine descente. Des frissons, le cœur qui bat à n’en plus pouvoir, près à déchirer/transpercer ma poitrine pour sortir. Les poumons qui rétrécissent à ne plus pouvoir laisser passer d’air. Ma chair qui s’étire et se colle à mes os. Ce sont des mains invisibles qui me tourmentent. Des mains qui m’appartiennent, que je contrôle Mon inconscient.
Ils ont retrouvé son immeuble.
Il vivait dans un petit appartement. Pas si petit en fait, mais pas grand non plus. Un endroit qui subvenait parfaitement à ses besoins. Celui d’un homme seul. Il avait un lit, un frigo, des plaques de cuisson, une machine à laver, pas de lave-vaisselle et une douche. Une table moyenne, un fauteuil et trois chaises. Il ne fallait, en somme, rien de plus.
On pouvait savoir qu’il portait généralement d’assez grosses chaussures basses. Un large pantalon de couleur foncée, un pull à fermeture éclair sans capuche et plutôt épais, pour finir, un chapeau marron foncé, abimé par le temps. Je peux vous dire qu’une cinquantaine d’années étaient passées sur ce couvre-chef. Il appartenait à son père.
Cet homme était lui. Je m’amusais à le regarder. Observer ses attitudes et ses goûts. Ses repas se composaient de nombreux féculents, très peu de légumes et beaucoup de fruits. Il adorait les pommes.
Toute sa sensibilité se voyait là-dedans, dans chacune de ces morsures faites à ce fruit. C’était pour lui l’équivalent d’une madeleine de Proust. En dehors de cela, presque aucune émotion n’était apercevable sur son visage. Non pas qu’il n’en eu pas…